samedi 27 juillet 2013

[SGA 79 Média] Saisonniers étrangers : des droits peu respectés ?

La CFDT et le syndicat bulgare Podkrepa informent les saisonniers du melon, qui subissent parfois des retenues abusives sur leur salaire.

Ils ont beau travailler dans les champs pendant les vacances, leurs droits, eux, ne sont pas en vacances. Voilà ce que revendique la CFDT, qui mène des actions d'information auprès des saisonniers. Mardi, c'est auprès de ceux qui récoltent les melons qu'ils sont intervenus à Saint-Jouin-de-Marnes, avec l'appui du syndicat bulgare Podkrepa. Car parmi les 8.000 saisonniers du melon du Nord Poitou, de plus en plus chaque année sont étrangers.

Moins de 2 € de l'heure après les prélèvements
Ces travailleurs migrants sont embauchés au Smic français, supérieur au salaire minimum bulgare par exemple, qui ne s'élève qu'à 150 € par mois. Mais, parfois, ils n'en touchent qu'une infime partie. Bien souvent, ces saisonniers étrangers sont embauchés par les producteurs français par l'intermédiaire de sociétés prestataires de services.
Si ce fonctionnement simplifie les démarches administratives des exploitants, pour les saisonniers, ce n'est pas toujours une solution avantageuse : les prestataires effectuent des retenues sur les salaires parfois abusives. « Une nuitée est facturée entre 11 € et 13 € au travailleur, alors que le prestataire ne verse que 7 € à 8 € », cite Laurent Chérigny, secrétaire fédéral FGA-CFDT chargé de la production agricole en Poitou-Charentes, Centre et Vendée. « En Bulgarie, nous avons rencontré une saisonnière qui avait travaillé en France et qui n'avait touché que 1,92 € de l'heure », rapporte Fabien Guimbretière, secrétaire fédéral chargé des Pays-de-la-Loire et de la Bretagne.

Peur de ne plus être embauché
La difficulté pour les syndicats dans leur lutte contre ces pratiques, c'est de recueillir des témoignages. « Les gens ne nous disent pas quelles sont leurs conditions de travail et de paiement, car ils craignent de ne pas être repris l'année suivante », explique Aneliya Galabova, présidente de la fédération bulgare NFZGS Podkrepa.

Un projet à relancer pour l'hébergement
Pierre Lambert, préfet des Deux-Sèvres, admettait mardi qu'il est difficile de contrôler les prélèvements des prestataires de services, invitant pour les éviter les producteurs français à passer par Pôle emploi pour recruter leurs saisonniers. Ou par une embauche directe. « Un accord pour un projet d'hébergement de 120 places pour les salariés en transit a été signé, ajoutait-il. Ce projet doit être relancé. »
Les syndicats, eux, continuent leur mission d'information et de recueil de témoignages : « Pour faire appliquer le droit, on a besoin d'éléments de preuve ».

nr.thouars@nrco.fr

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