mercredi 23 janvier 2013

[Groupama] Perspective 2013


Après une décennie expansionniste durant laquelle Groupama s’était lancé dans l’acquisition de nombreuses sociétés d’assurances avec comme ambition de devenir un acteur européen incontournable ; après la création de Groupama Banque et d’Amaguiz ; après de multiples campagnes de communication (Cerise 1, Cerise 2, Cerise 3) et des millions d’euros investis dans le sponsoring sportif (voile, football notamment) ; après les prises de participations stratégiques dans la Société Générale, Véolia, Bolloré, Saint Gobain et l’achat de plusieurs milliards d’euros de dettes souveraines grecques, la « première mutuelle de France » faillit connaître fin 2011 les affres de l’adossement et ne dut son salut qu’à l’intervention de l’État via son bras armé, la Caisse des dépôts. Sauvée certes, mais avec un résultat de – 1,76 milliards d’euros au 31/12/2011 !

2012 s’ouvrit sous le signe du « derisking » (en français la vente des actions casseroles). Il fût également impératif d’entamer un programme de cession. Ainsi Gan Eurocourtage, Groupama Insurances (filiale britannique), Proama (filiale polonaise), Groupama Seguros (filiale espagnole) et Groupama Private Equity furent vendues, voir bradées pour certaines sociétés. L’achat par un fond qatari d’un immeuble propriété de Groupama sur les Champs-Elysées permit d’engranger plus de 550 millions d’euros et de gagner ainsi quelques points supplémentaires de solvabilité sans éviter cependant la mise en place d’un programme de réduction drastique des coûts qui engendrera la perte de plusieurs centaines d’emplois. (Plan de départs volontaires à Gan Assurances, Groupama SA, Groupama Supports et Services, Groupama Banque, arrêt des recrutements et des remplacements dans la quasi totalité des entités).

Pour Groupama, 2011 et 2012 ne resteront pas dans les annales. Les perspectives 2013 sont elles pour autant plus brillantes ?

Dans quelques semaines, les Caisses régionales vont annoncer des pertes colossales du fait notamment du gel des dividendes de Groupama SA, de la baisse de la rémunération versée par Groupama Gan Vie (GGVie) et surtout par la dépréciation des titres de Groupama SA qu’elles possèdent via les holdings.

GGVie, renflouée deux fois en 2012, va mal. A Gan Patrimoine, on parle de sur-effectif conséquent. Partout le dialogue social est de plus en plus difficile et les conditions de travail se dégradent. 
Dernièrement une lueur d’espoir est venue éclairer le long tunnel traversé par le groupe. Fitch Ratings, dernière agence de notation sélectionnée par Groupama, indiquait dans un communiqué paru le 17 décembre dernier que le niveau de solvabilité de l’assureur mutualiste devrait s’améliorer en fin d’année par rapport au niveau bas de l’an passé. Du coup, l’agence a annoncé le passage de la perspective de notation de Groupama à la catégorie « Évolutive ». 

Pas de quoi vraiment rassurer les sociétaires, les clients et les salariés du groupe surtout quand on sait que Fitch, comme Moody’s et Standard & Poor’s, a ignoré jusqu’en 2009 les problèmes structurels de l’économie grecque et lui a attribué une excellente note juste avant que le gouvernement grec reconnaisse avoir menti sur l’ampleur de son déficit public…

« Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. »...


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